Solidaires 37

A Marseille, les syndicats s’affrontent durement pour être représentatifs

mercredi 25 novembre 2009 par Solidaires37

Ci dessous, un article du Monde du 24 novembre 2009 qui parle de la bataille autour de la représentativité à Marseille.

Bon, ben c’est pas joli joli tout cela... Et que dire des magouilles de la section SUD de la RTM... Où sont passées nos valeurs ???

Marseille, les militants syndicaux ont le tournis. La loi sur la représentativité de 2008 a bouleversé les règles et amplifié une compétition syndicale déjà rude sur le terrain, donnant lieu parfois à des scénarios inédits.

Deux exemples : SUD s’est allié à la CFTC et a soutenu la CFDT pour prendre le comité d’entreprise de la Régie des transports marseillais (RTM) à l’axe CGT, FO, CFE-CGC. A la SNCF, FO a perdu la représentativité au niveau national mais l’a conservée sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, alors que la CFDT, représentative au niveau national, ne l’est plus au niveau régional. En Italie, on dit "grande casino". A Marseille, on parle de "pétaudière".

Avec la nouvelle loi, tout syndicat qui n’atteint pas 10 % aux élections professionnelles ne peut plus prétendre à la représentativité dans une entreprise, 8 % dans les branches et l’interprofessionnel à l’horizon 2013. Cela signifie qu’un syndicat ne peut plus négocier, signer des accords, qu’il n’a plus de délégué et qu’il perd des moyens matériels : heures de représentation, finances, local. Jusqu’alors, nul ne pouvait remettre en question la représentativité des "cinq", CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC.

"La loi va redistribuer les cartes mais cela prendra du temps", explique le secrétaire régional de la CFDT, Charles Pellotieri. A la RTM, raconte Patrick Parra, le responsable départemental et ancien secrétaire du syndicat de la régie des transports urbains, "la CFDT a gagné le CE en s’alliant avec SUD, la CFTC et le Syndicat libre contre un axe CGT, FO, CFE-CGC et UNSA". Au sortir des élections de juin, l’UNSA a perdu sa représentativité. "Je suis élu depuis trente ans et je continuerai", fait valoir Roger Anunziata (UNSA), qui regrette que "les syndicats se contestent entre eux plutôt que s’opposer au patron".

L’alliance de SUD avec l’organisation chrétienne, la CFTC, et le Syndicat libre, issu de la CSL connue pour ses proximités avec l’extrême droite, peut surprendre. Pour Christian Bosc, délégué SUD à la RTM, "avec cet accord, nous avons fait plus de 10 % des voix". SUD bénéficie de la représentativité, et la CFTC et le SL ont des délégués syndicaux... sous étiquette SUD. Dur à suivre !

Directeur de la RTM, Pierre Reboud est inquiet. "Les syndicats ont peu de culture de négociation, dit-il, et la nouvelle loi pousse les organisations à la compétition : avec des mandats syndicaux de deux ans, on a une année pour travailler avec eux et une année de campagne et de surenchère."

Faire le boulot

Tous les syndicats s’accordent sur une chose : cela va pousser les militants à faire le boulot. "Ceux qui faisaient du syndicalisme pour aller à la pêche dégageront, c’est bien", assène le président de la CFTC 13, Alain Beveraggi, bien que son syndicat ait déjà perdu sa représentativité dans un certain nombre d’entreprises. Secrétaire départemental du puissant syndicat FO, Alain Comba n’est pas inquiet. "Dans certaines boîtes, c’est le couteau entre les dents : ceux qui font vraiment du travail se battront jusqu’au bout et ceux qui ne foutaient rien vont devoir se bouger ou disparaître", explique-t-il. Jean-Marc Lafon, responsable CGT à la RTM, enfonce le clou : "Les élus qui perdent leur mandat et ne veulent pas retourner à la production ont oublié que leur seul lien à la boîte, c’est le contrat de travail."

Pour autant, même à la CGT, qui a soutenu avec la CFDT la réforme, le débat est vif. Délégué chez Carrefour à Aix-en-Provence, Patrick Ait Aïssa ne décolère pas. "Je suis effondré de la position de la CGT : c’était déjà dur de s’implanter dans le commerce, là ça va être impossible", explique-t-il. Son collègue CGT au Carrefour Port-de-Bouc, Franck Gaulin, pense, lui, que les effets sont "positifs" et que les "accords pourris avec des syndicats minoritaires ne seront plus possibles".

La réforme est complexe à mettre en place. Le travail de compilation des résultats est énorme, explique la directrice départementale du travail, Isabelle Olive-Liger. "Les erreurs risquent d’être nombreuses : il faut tout vérifier pour éviter les contestations, dit-elle, et certaines entreprises changent d’activité et même disparaissent après avoir envoyé des résultats électoraux."

Rémi Barroux

Les réponses SOLIDAIRES national et de SUD RTM = bof.....

Monsieur le Rédacteur en Chef
Monsieur Rémi Barroux, journaliste
Journal Le Monde

Messieurs,

Dans l’article intitulé : « A Marseille, les syndicats s’affrontent durement pour être représentatifs »,
publié dans votre édition du mercredi 25 novembre 2011, une phrase : « … L’alliance de SUD avec
l’organisation chrétienne, la CFTC, et le Syndicat Libre, issu de la CSL, connue pour ses
proximités avec l’extrême-droite, peut surprendre ... » constitue un amalgame entre le syndicalisme
SUD, une des composantes de l’Union syndicale Solidaires, et l’extrême-droite que nous ne pouvons
accepter.

Cette phrase laisse entendre des arrangements entre un syndicat SUD et un syndicat ayant des
proximités avec l’extrême droite. Votre affirmation ne correspond pas à la réalité de ce qu’est le
Syndicat Libre aujourd’hui dans cette entreprise. Si le Syndicat Libre de la RTM a été lié à la CSL lors
de sa création, ses fondateurs ne sont plus là et son animateur actuel n’a rien à voir avec cette histoire
là.
La rédaction de cette phrase peut laisser penser que nous tournons le dos aux fondamentaux et aux
valeurs de notre syndicalisme qui s’est toujours opposé à l’extrême-droite, ses pratiques et ses idées.
SUD, à la RTM comme partout, est confronté aux conséquences de la loi sur la représentativité. La
recherche d’alliance se pose dans ce cadre, y compris avec des syndicats avec qui il peut y avoir des
points de vue différents : cela existe pour les élections comme pour les actions, pour les organisations
de Solidaires comme pour tous les syndicats.

Eclairer vos lecteurs sur les questions et les difficultés sur le terrain qui découlent de cette loi est une
chose et nous ne nous permettrons aucun commentaire sur votre analyse. Mais nous ne pouvons
accepter qu’à travers le raccourci de la phrase rappelé plus haut, vous laissiez entendre à vos lecteurs
le manque de principe de notre syndicalisme sur un sujet qui nous tient particulièrement à coeur : le
refus de toute compromission et de toute proximité avec l’extrême droite et ses partisans.
Pour ces raisons, nous souhaitons que notre point de vue puisse être publié dans une prochaine édition
de votre journal afin qu’aucune ambiguïté ne subsiste dans la tête de vos lecteurs à la lecture de cette
phrase.
En espérant de votre part une prise en compte de notre démarche, je vous prie de croire, Messieurs, à
l’expression de ma parfaire considération.

Annick Coupé

Déléguée générale

"Suite à votre article tendancieux du 25.11.2009 concernant la
représentativité à Marseille. Article dans lequel vous faites un certain
nombre d’amalgames.
Le syndicat libre dont le secrétaire est Monsieur Paul TRINGALLE après
avoir été un militant durant 15 ans à FO, a été nommé en SG au syndicat
SL en 2006.
SUD qui a été parti prenante durant le conflit sur la défense du service
public durant 46 jours en 2005, avec le syndicat libre et la CFTC qui
étaient aussi dans cette bataille. Les seuls qui ont trahi
l’intersyndicale ce sont vos références UNSA et FO.

Quand à la CGT en 2006 lors des élections professionnelles elle n’a pas
hésité à mettre en place au poste de SG au Comité d’entreprise un élu de
la CGC qui n’était pas dans ce conflit majeur, et qui a frayé avec le
patron !

Alors Monsieur chacun choisi son camp, nous vous laissons dans vos
fantasmes. La loi sur la représentativité nous la subissons, et les
traminots ne s’y trompent pas en 5 mois d’activité dans le cadre de
notre alliance, SUD enregistre 30 nouvelles adhésions".

Salutation

Monsieur Alain VERCELLONE Secrétaire Général de SUD RTM.

(Ancien secrétaire général de la CGT)


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